[POINT DE VUE] « Vie associative, Quand les ainés, incapables de passer le flambeau, détruisent l’engagement porté par les jeunes » par Fatoumata Bintou SANGARE

Certaines personnes ont une attraction pour le monde associatif. D’autres n’y accordent même pas le temps de participer à un évènement ou une rencontre de 15mn.

Les motivations des uns et des autres diffèrent aussi, ce qui est parfaitement normal. Nous sommes des individus avec des sensibilités qui sont propres à chacun de nous.

Quand certains seront motivés par le sport, d’autres le seront par la cuisine, la musique, la danse, la politique, les dons et soutiens matériels ou financiers, le soutien scolaire, d’autres porteront leur engagement sur les luttes contre les inégalités sociales, le racisme ou encore le rappel et la commémoration des dates historiques importantes…

Difficile dans ce monde qu’on connait individualiste et de plus en plus égoïste de rassembler, former et maintenir un groupe dans la durée autour d’une cause commune

Le milieu associatif est un endroit où on peut apprendre énormément de chose sans forcément avoir une quelconque curiosité. Juste le fait de se retrouver au milieu d’un groupe de personnes, chacun apportant ses idées, ses projets, ses préoccupations dans son milieu de vie, nous apporte une multitude d’information sur la diversité du monde dans lequel on vit. On se rend vite compte qu’autour de nous tourne autant d’univers que de personne. Autrement dit, chaque personne se promène avec tout un univers qui lui est propre et chaque fois que deux personnes se rencontrent, ce sont les deux univers qui se croisent. Il faut s’avoir s’ouvrir au monde, aux autres pour pouvoir s’enrichir de leur univers.

L’ouverture d’esprit, une belle qualité ! Innée ? non. Elle s’acquiert à travers nos expériences et nos parcours de vie

Nous sommes des êtres humains, et nous emportons évidemment, tous, nos imperfections avec nous dans nos univers.

Malheureusement, dans les groupes associatifs aussi, malgré toutes les revendications entendues ici et là, tous les discours idéalistes portés par les uns et les autres, on retrouve des comportements forts décevants.

Pour un jeune qui arrive, découvre et se laisse convaincre par les discours, la déception peut aller jusqu’au dégout et pousser à un désintérêt total pour ces structures.

Se rendre compte que les personnes pour qui vous aviez autant d’estime, de respect, de considération ; des personnes en qui vous aviez choisi d’accorder votre confiance sont prêt à vous utiliser dans des jeux politiques qui pourraient vous décrédibiliser à vie devant votre communauté et même vous amener en prison, peut causer un traumatisme profond. Bien sûr tout ça sans votre accord bien sûr sinon ce ne serait pas drôle.

Il y a aussi tous ces ainés qui se servent des jeunes, derniers arrivés, uniquement pour ranger les chaises comme on dit. Pour eux pas de responsabilités, ils les tiennent en laisse et les empêchent de s’épanouir dans le groupe. Quelle déception dans un milieu ou il n’y a que du bénévolat et trop de discours sur le transfert de compétence et la transmission. Pour eux, le mentor, il faut lui faire la courbette, lui courir après, faire le béni oui oui pour qu’il t’accepte. Le nouveau qui ne resterait pas cette place, risque d’être rejeter par le groupe.

On est en 2024, ces attitudes doivent cesser. De toute façon, toutes les associations qui rejettent le changement, le renouvellement des membres sont condamnées à disparaitre. La jeunesse de toute époque à été capable de faire ses luttes et de les gagner. Celle d’aujourd’hui n’est pas moins persévérante, pas moins ambitieuse, pas moins cultivée que la précédente malgré les nombreuses critiques des ainés. Elle fera ses luttes et portera les changements de son époque quel qu’elles soient.

Ainsi va la vie, ainsi passe les générations.

Arrêtez donc d’éteindre les étincelles portées par les jeunes car beaucoup d’entre eux portent un engagement bien plus désintéressé que vous.

Fougue de la jeunesse, naïveté, énergie, envie d’avoir un réel impact sur le monde sont nos forces et nos qualités

Fatoumata Bintou SANGARE

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