[POINT DE VUE] « Relations Afrique / Europe on en parle ? La colonisation  » par Malik TOURE

La colonisation, est définie comme étant l’occupation d’une terre étrangère. Aucun colon dans aucune contrée du monde n’a été accueilli comme grand sauveur et guide par les habitants de ces terres. Il s’installe toujours en grand maître absolu après une phase de conquête territoriale.

Ensuite, ces colons s’installent et deviennent propriétaires de toutes les terres avec pour seul objectif d’exploiter les richesses naturelles et humaines. Bien sûr  toutes les richesses seront transportées ensuite vers les métropoles et feront la grandeur des pays occidentaux. Certains, comme la France, possèderont même un empire colonial loin des terres européennes

Il s’agit bel et bien d’une expansion territoriale

Le colon, justifiera ses actions sur ces terres et les exactions contre les habitants par une volonté de « développement de la civilisation » ou « mission civilisatrice ».

Il sera question de domination économique, politique, culturelle, et même religieuse.

Les infrastructures, qui sont restées après la colonisation, mettent en évidence cette domination et cette exploitation permanente. Les routes, les chemins de fer, les voies fluviales aménagées mènent tous vers les ports maritimes pour le transport des richesses vers la métropole.

Par la suite, des hommes, notamment pour participer en première ligne aux deux grandes guerres (1914-1918 & 1939-1945). La grande majorité contrainte à cet engagement militaire ; très peu de volontaires mais il y en avait.

Mais aussi pour divertir la population dans les métropoles lors des expositions coloniales dans les grandes villes françaises où, les différentes races venues des différentes contrées de l’empire étaient mises en scène dans leur soi-disant environnement naturel, effectuant des activités du quotidien. Oui en cage dans un vrai zoo humain

Partout en Afrique, la colonisation s’est installée à la suite d’une invasion violente, de massacres et même de génocide de certaines populations. Déportation des leaders, des guides des communautés dans des régions lointaines et même en Europe ou ils mourront pour la plupart comme le cheikh Hamallah, Chérif de Nioro (au Mali, ex-Soudan). Grand résistant à la colonisation, il sera déporté en Mauritanie, puis en Côte d’Ivoire. Il mourra en 1943 en France et sera enterré à Montluçon (Région Auvergne Rhône Alpes)

Le colon justifiera en permanence ses actions par une volonté de faire le bien aux colonisés, son objectif étant de civiliser ces derniers. Leur différence culturelle, religieuse et même leur apparence physique ainsi que les langues seront jugées inférieures et assimilées à de la sauvagerie. 

Ainsi, la civilisation occidentale, la race blanche sera classée supérieure aux autres. Les races colonisées par les états Européens, depuis, consciemment ou inconsciemment, jusqu’à aujourd’hui sont traitées comme des « races inférieures » de bien des manières.

Ce serait une grosse erreur de penser que les colons ont toujours vécu à leur guise, en toute tranquillité pendant ces longues années en Afrique pour ensuite retourner vers leur pays après avoir pris conscience d’eux même que leurs actions étaient inhumaines et devaient cesser. Partout et tout le temps il y a eu des révoltes, des résistances des peuples dites autochtones.

Bien sûr, déportation, massacre et même exterminations intentionnelles, s’en suivait.

Jusqu’aux indépendances acquises après guerres et luttes des peuples.

Pour avoir leur indépendance, certains états, ont été obligés d’accepter des coopérations ou d’entrer dans des organismes économiques ou politiques qui réduisaient leur autonomie au profit des puissances coloniales.

Le néocolonialisme verra ainsi le jour.

Le néocolonialisme, défini comme étant « la volonté de domination coloniale, après l’indépendance, dans des formes détournées ou discrètes. ».

A suivre…

Une courte lecture d’un écrit de Maupassant sur les colons et la colonisation pour situer le contexte :
« Quels sont ces administrateurs ? Des colons ? Des gens élevés dans le pays, au courant de tous ses besoins ? Nullement ! Ce sont simplement les petits jeunes gens venus de Paris à la suite du vice-roi : les ratés de toutes les professions, ceux qui s’intitulent les ATTACHÉS des grandes administrations. Or, cette classe d’ATTACHÉS, ou plutôt de déclassés ignorants et nuls, est pire ici que partout ailleurs. On ne nous expédie que les tarés. » « Dès les premiers pas, on est saisi, gêné par la sensation du progrès mal appliqué à ce pays […]. C’est nous qui avons l’air de barbares au milieu de ces barbares, brutes il est vrai, mais qui sont chez eux, et à qui les siècles ont appris des coutumes dont nous semblons n’avoir pas encore compris le sens. […] Nos mœurs imposées, nos maisons parisiennes, nos usages choquent sur ce sol comme des fautes grossières d’art, de sagesse et de compréhension. Tout ce que nous faisons semble un contresens, un défi à ce pays, non pas tant à ses habitants premiers qu’à la terre elle-même. » « Un particulier quelconque quittant la France va demander au bureau chargé de la répartition des terrains une concession en Algérie. On lui présente un chapeau avec des papiers dedans et il tire un numéro correspondant à un lot de terre. Ce lot désormais lui appartient. Il part, il trouve là-bas toute une famille installée sur la concession qu’on lui a désignée ; cette famille a défriché […]. Elle ne possède rien d’autre. L’étranger l’expulse. Elle s’en va résignée puisque c’est la loi française. Mais ces gens, sans ressources désormais, gagnent le désert et deviennent des révoltés. […] En somme, tout se borne à une guerre de maraudeurs et de pillards AFFAMÉS. Ils sont peu nombreux, mais hardis et désespérés comme des hommes poussés à bout. Mais comme le fanatisme s’en mêle, comme les marabouts travaillent sans repos la population, comme le Gouvernement français semble accumuler les âneries, il se peut que cette simple révolte, insurrection religieuse avortée, devienne enfin une guerre générale que nous devrons surtout à notre impéritie et à notre imprévoyance. »

Malik TOURE

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