[MEMOIRE] 1er décembre 1944 – 1er décembre 2024 « 80 ans du massacre de Thiaroye » – Le bilan

[MEMOIRE] 1er décembre 1944 – 1er décembre 2024 « 80 ans du massacre de Thiaroye » – Le bilan

Le bilan officiel du massacre fût de 35 tués, 35 blessés graves, des centaines de blessés légers, 34 inculpés condamnés à des peines de 1 à 10 ans de prison ferme, 10 000 francs d’amende après avoir été exhibés dans les rues de Dakar sous forte escorte militaire pour intimider la population.

Le 6 mars 1945, à la fin du procès des « Mutins », 18 militaires furent condamnés par le tribunal militaire de Dakar, à des peines de 3 à 10 ans de prison dont 6 Guinéens, 4 Soudanais « Mali », 3 Sénégalais, 2 Voltaïques « Burkina Fasso », 2 Ivoiriens, 1 Dahoméen « Bénin » ; parmi eux 5 condamnés à 10 ans, 13 à une moyenne de 5 ans (4 sont morts en prison, 14 seront amnistiés après 1946) et 16 militaires à des peines inférieur ou égale à 3 ans (1 mort en prison, 13 ont purgés leurs peines, 2 remises de peine d’un an suite à l’amnistie de 1946). Ils faisaient partis du groupe dit « des Meneurs »

A la fin 1944, les Tirailleurs furent regroupés dans 6 camps dans le Centre et le Midi de la France en attendant leur embarquement vers l’Afrique. Dans ces camps, ils furent des laissés-pour-compte, soumis aux vexations de toutes sortes, à la ségrégation. Hors des camps, abandonnés par ceux qui les ont amenés de force sur les champs de bataille. Aigris, se sentant bafoués par dans leur dignité, ils ressentaient encore plus profondément les injustices et le traitement discriminatoire de la part des nouvelles autorités Françaises de la libération.

C’étaient des hommes démoralisés, traumatisés par leur longue détention dans les camps de prisonniers et de travail forcé, sceptique, incrédules, mettant en doute la bonne foi des autorités françaises, qui sont arrivés à Dakar.

Le 31 octobre 1944, le ministre des Colonies avait écrit aux autorités du gouvernement de l’AOF à Dakar, autorisant une série d’avantages matériels et financiers. Un trimestre de rémunération serait versé en France, le reste à Dakar, ainsi qu’une prime de démobilisation de 500 francs et un trousseau de vêtements civils (A partir de 1947, les anciens militaires membres des FFL reçurent une prime d’habillement de 1000 à 3500 francs après 3 à 15 ans de services lorsqu’ils apportèrent les preuves de leur appartenance aux FFL avant juin 1943). Comparées aux avantages des anciens prisonniers de guerre français, ces primes paraissaient dérisoires.

Pour autant, ces primes mêmes dérisoires, ne furent pas appliquées en France aux tirailleurs ex-prisonniers de guerre après leur libération.

Fatoumata Bintou Sangaré

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