[POINT DE VUE] « Messieurs Ayez pitié de vos femmes ! Et Mesdames dans les séries afro, évitez de soutenir l’une ou l’autre des rivales car vous le faites à vos dépens ! » par Sockna FALL

En France, le mariage et le pacte civil de solidarité (PACS) sont interdits avec plusieurs partenaires.

• Passible d’un an d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende
• L’ordonnance de 1945 modifiée par Charles Pasqua interdit la délivrance de titre de séjour aux étrangers en situation de polygamie depuis 1993 et restreint le regroupement familial des familles polygames, dans un souci de ne plus voir se développer une institution que l’ordre juridique français réprouve

Pour autant, on ne peut nier l’existence de cette pratique dans les familles originaires d’Afrique subsaharienne, algériennes, marocaines, turques

La polygamie est un régime matrimonial où un individu est lié, au même moment, à plusieurs conjoints. On parle de polyandrie pour une personne ayant plusieurs hommes, de polygynie pour une personne ayant plusieurs femmes.

Le terme Polygamie est utilisé par abus de langage pour parler de la polygynie

« Dans l’histoire, 80 % des sociétés ont accepté la polygamie ; actuellement, un tiers de la population mondiale vit dans un pays autorisant la polygamie »

Le but du mariage civil, coutumier ou religieux, quel que soit le régime est d’unir devant Dieu et/ou les Hommes, 2 personnes ; d’officialiser une relation amoureuse entre 2 personnes.

Que ce soit le mariage religieux, coutumier ou civil, les deux personnes doivent respecter des règles dictées dans le Code civil, les textes religieux et longuement transmises lors des mariages coutumiers

Certains hommes, incapables de respecter l’interdiction de la polygamie en France, imposent à leurs femmes des conditions de vies inacceptables quel que soit le mariage (religieux, coutumier ou civil), pour celles qui vivent en France et celles qui sont restées dans leur pays d’origine.

Celles-ci acceptent et gardent le silence sur leur condition de vie souvent parce qu’elles pensent ne pas avoir d’autres choix

La peur de se retrouver seule dans un pays loin de la famille

La méconnaissance des lois françaises et des structures qui pourraient les accompagner

•                 La crainte d’humilier la famille ici et au pays
•                 Certaines en situation irrégulière, ne peuvent pas trouver de logement et de travail
•                 La peur de finir sa vie seule dans le célibat
•                 Les enfants, aucune envie de les séparer de leur père

Elles restent ainsi résigner, essayant de survivre et tenir au mieux très souvent pour le bien-être de leurs enfants.

                Un soir, après 21h, elle sonne chez sa voisine, dans un immeuble de la banlieue parisienne. Elle demande à sa voisine de s’entretenir un moment avec elle. L’hôte demandera à ses enfants et ses nièces de quitter le salon.

Après son départ, l’hôte expliquera avec pitié et en colère à ses nièces que sa voisine est venue lui demander 20€ pour pouvoir payer son transport et aller au travail le lendemain.

Beaucoup de personnes dans le voisinage savent que dans cet appartement un T3, vivent 2 femmes et leur mari. Les enfants trop nombreux se partagent le séjour pour les plus grands, sans parler des cousins et cousines arrivées du pays de passage en attendant de trouver un logement. La journée ce sont ces enfants qu’on croisent tout le temps en bas de l’immeuble par manque de place à la maison.

La question qu’on se pose est de savoir comment cette mère arrive à nourrir ses enfants quand elle n’a pas 20€ pour son transport du lendemain.

Ce qu’on a appris après c’est que le mari s’était rendu dans son pays où il s’apprêtait à épouser une 3^e femme.

Bien sûr il a la certitude que ses braves femmes sauront, d’une manière ou d’une autre, se débrouiller avec ou sans lui en France

                Elle vit dans un hôtel avec ses enfants. Une chambre pour elle, son mari et les jeunes enfants, une chambre pour les plus grands. Ils ont quitté l’Espagne et sont venus s’installer en France avec un document les autorisant à vivre sur le territoire français.

Elle gagne quelques euros en coiffant des connaissances et sur recommandations des amies.

Leur logement obtenu grâce aux services sociaux, est pris en charge.

Elle apprendra d’une amie, que son mari parti pour quelques semaines au pays, vient de se marier.

Bien sûr il a la certitude que sa brave femme saura, d’une manière ou d’une autre, se débrouiller avec ou sans lui en France

Elle vit en France depuis de nombreuses années. Inconnue par l’administration car en situation irrégulière.

2^e épouse, dans son foyer en France avec son mari et sa coépouse. Cette dernière est la seule connue par l’administration comme étant l’épouse de monsieur.

Elle aura des enfants ; n’étant pas connue de l’administration, elle remettra les documents d’identité de la première épouse. Une photo d’identité est ce qu’elle est. Quand on vient de la même région, la ressemblance est vite trouvée entre les femmes.

Les enfants apprendront à répondre aux questions à l’école concernant l’identité de leur mère ; tous diront que la première épouse est leur maman.

Les enfants ayant grandi, après le décès de monsieur, la seconde se sentira lésée par cette situation. Elle voudra être reconnue administrativement comme étant la mère biologique de ses enfants.

Elle est mariée, vit avec son mari, plusieurs enfants.

Il commence à s’absenter une nuit, 2 nuits, plusieurs nuits. Elle finit par apprendre que monsieur vit avec une autre femme dans la ville voisine. Cette dernière n’est pas non plus au courant de la vie maritale de ce dernier. Toutes les deux finiront par découvrir l’existence de l’autre. Pas de mariage pour la seconde. Libre à chacune d’elles d’accepter cette situation ou de le quitter.

Quelques fois elles choisiront de rester en vivant dans une hypocrisie totale, faisant semblant de ne pas avoir connaissance de l’existence de l’autre, pendant que monsieur va et vient entre les 2 foyers

Ayez pitié de vos femmes !

« Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule »

Je me permets une petite parenthèse avant de finir ce point de vue concernant de l’image qu’on diffuse actuellement sur la polygamie à travers les nombreuses séries sénégalaises qui ont un grand succès en Afrique de l’Ouest et auprès de la diaspora originaire de ces pays vivant dans les pays occidentaux.

Ces séries mettent en scène des familles polygames, vivant dans des maisons luxueuses bien au-dessus des conditions de vies de la plupart des Sénégalais.

Une première femme accomplie qui a aidé et soutenu son mari dans son ascension sociale. Lui, un coureur de jupon, imbu de sa personne, qui va s’amouracher d’une jeune femme. Cette dernière arrivera dans son foyer en conquérante. Dans le but d’écraser, d’humilier la première.

Tout au long de la série, nous verrons ces femmes belles, fortes, soutenues et portées par leur famille. On dirait que leur seul objectif, seul but dans la vie est de satisfaire monsieur et de gagner la première place dans son cœur ; si ce n’est réussir à faire partir l’autre du foyer.

Ce n’est pas cela la polygamie !

Ces séries dévalorisent les femmes au plus haut point. Il faut savoir que les hommes sont attentifs à ces séries et aux sujets qui y sont mis en scène. Alors mesdames éviter de soutenir l’une ou l’autre des rivales en argumentant l’attitude de l’une ou l’autre car vous le faites à vos dépens !

Cherchez à connaître et à comprendre ; Apprenez, lisez, approchez-vous des sachants que ce soit religieux, coutumiers ou au civil, ne piétinez pas vos droits.

Ni Dieu, ni les Hommes ne vous obligent à tout accepter.

Sockna FALL

Les écrits contenus dans cette rubrique n’engagent nullement ekodafrik.net mais uniquement leur auteur.