[MEMOIRE] Felix EBOUE, le Guyanais qui sauva DE GAULLE

[MEMOIRE] Felix EBOUE, le Guyanais qui sauva DE GAULLE

« À la fin septembre 1940, Britanniques et Forces françaises libres (FFL) subissent un échec devant Dakar qui compromet temporairement la prise de contrôle de L’Afrique-Occidentale française (AOF). L’AOF demeure encore dans le giron vichyste »

22 juin 1940, signature de l’armistice après la chute de Paris, déclarée ville ouverte le 14 juin.
La France cesse les combats face à l’Allemagne d’Hitler. L’armée d’occupation s’installe sur une partie de son territoire ; le Maréchal Pétain met en place un gouvernement.
A Londres, le général de Gaulle, pousse à refuser la défaite avec l’appel du 18 juin.
Félix Eboué à ce moment gouverneur de 2e classe au Tchad, est l’un des rares de son rang à répondre à l’appel de de Gaulle.
Il sera relevé de ses fonctions et condamné à mort par contumace par le Gouvernement de Vichy.
Après l’appel du 18 Juin 1940 du général de Gaulle, la quasi-totalité des gouverneurs de l’empire colonial resteront fidèles au gouvernement de Vichy sauf quelques territoires secondaires qui se rallient rapidement à la France libre.
L’Inde française les Nouvelles-Hébrides, la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie, Le Tchad (dont le gouverneur Félix Éboué proclame le 26 août le ralliement), le Cameroun français et l’Oubangui-Chari
Ils formeront le début de l’Afrique française libre.
À la fin de l’été 1940, l’essentiel de l’Afrique-Équatoriale française (AEF) passera dans le camp de la France libre, à l’exception du Gabon,
Le 27 octobre 1940, par le manifeste de Brazzaville, de Gaulle proclame la création de l’organe de commandement de la France libre, sous le nom de Conseil de défense de l’Empire.
Fin septembre 1940, Britanniques et Forces françaises libres (FFL) subissent un échec devant Dakar qui compromet temporairement la prise de contrôle de l’AOF. L’Afrique-Occidentale française (AOF) demeure encore dans le giron vichyste
Dès novembre, les Forces françaises libres placées sous le commandement de Leclerc débarquent au Gabon et en prennent le contrôle par la force. Ils parachèvent ainsi le ralliement de l’Afrique-Équatoriale française.
Félix Eboué est nommé, le 13 novembre, gouverneur général de l’Afrique équatoriale française par le général de Gaulle, et siège au Conseil de défense de l’empire.
Le Tchad devient la base arrière des Français qui reprennent le combat : c’est de là que Leclerc lance en mars 1942 son raid légendaire sur Koufra, et que les F.F.L. attaquent les Italiens au Fezzan puis en Tripolitaine.
En même temps qu’il assure l’approvisionnement de ces troupes, organise une économie de guerre, rétablit les circuits commerciaux, Eboué cherche à ramener la paix civile en A.E.F., atténuant les tensions nées en 1940 entre gaullistes et pétainistes.

« Le 29 juin, il câble sa détermination à maintenir le Tchad dans la guerre et prend contact avec de Gaulle. Soumis aux pressions et aux réticences de ses supérieurs, il décide de préparer en secret le ralliement du Tchad à la France libre. Le 26 août 1940, à Fort-Lamy (actuelle N’Djamena, capitale du Tchad) il proclame le ralliement officiel du Tchad au Général de Gaulle. Cette décision entraîne dans la foulée le ralliement du Cameroun, du Congo-Brazzaville et de l’Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique).
Mieux, elle offre à la France Libre un territoire et une légitimité politique. Le choix de Félix Eboué n’est pas sans risque puisque deux de ses fils, engagés dans la Bataille de France, sont prisonniers des Allemands depuis le mois de juin. Le général de Gaulle le nomme gouverneur général de l’Afrique équatoriale française puis fait de lui en janvier 1941 l’un des premiers Compagnons de la Libération.
Le vaste territoire qu’il a sous ses ordres va devenir une base arrière incontournable pour les manœuvres militaires des alliés et la constitution d’une armée coloniale de libération de la France. 
En offrant à de Gaulle un vaste territoire où planter son drapeau à la croix de Lorraine, Félix Eboué a fait basculer son destin. Il en a fait un chef d’Etat.
 »

Sources : Félix Éboué | Biographie | Fondation pour la memoire de l’esclavage (memoire-esclavage.org) 

Félix Éboué est né le 26 décembre 1884 à Cayenne (Guyane française). Son père était orpailleur et sa mère tenait une épicerie à Cayenne.
En 1901, boursier, il entre en classe de troisième au lycée Montaigne de Bordeaux.
1906, il entre à l’Ecole coloniale de Paris. Deux ans plus tard il est nommé élève administrateur des colonies et désigné, à sa demande
 1909, Arrivé à Brazzaville, il insiste pour être affecté en Oubangui-Chari où il sera nommé administrateur adjoint des colonies
En 1928, il adhère à la ligue des Droits de l’Homme et du Citoyen.
1930 il est promu au grade d’administrateur en chef puis, en congé en France, il participe, en avril 1931, au congrès international d’ethnographie réuni à Paris à l’occasion de l’exposition coloniale.
1932, Paul Reynaud ministre des colonies le nomme secrétaire général auprès du gouvernement de la Martinique
1934, il est affecté dans les mêmes fonctions au Soudan français (Mali) ; dix mois plus tard il y est nommé gouverneur intérimaire
1936 à la demande de Maurice Violette, ministre des Colonies du gouvernement Blum, Félix Éboué accepte le poste de secrétaire général de la Guadeloupe
1938 il est rappelé en France et nommé gouverneur de 2e classe au Tchad. Le 4 janvier 1939, Félix Éboué rejoint Fort-Lamy et se lance dans des grands travaux de construction des infrastructures économiques et militaires, en prévision d’une guerre qui apparaît de plus en plus inévitable.
En janvier 1941 il est décoré de la Croix de la Libération et nommé membre du Conseil de l’Ordre de la Libération.

Félix Éboué, « ce Noir ardemment français », tel que décrit par De Gaulle dans ses Mémoires, ne verra ni les débarquements, ni la libération de la France. Il meurt des suites d’une congestion pulmonaire Le 17 mai 1944 au Caire

Le 19 mai 1949, les cendres de Félix Eboué sont transférées au Panthéon à Paris.

« C’est un message d’humanité qui a guidé Félix Eboué, et nous tous, Résistants d’outre-mer, à l’heure où le fanatisme bestial menaçait d’éteindre les lumières de l’esprit et où, avec la France, risquait de sombrer la liberté ».

 Gaston Monnerville, président du Sénat

Sources :
Félix ÉBOUÉ | L’Ordre de la Libération et son Musée (ordredelaliberation.fr)
Félix Eboué | Chemins de mémoire (cheminsdememoire.gouv.fr)

Fatoumata Bintou Sangaré

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