[MEMOIRE] Esclavage et traite – L’histoire des ports et marchés d’esclaves – L’île de Bunce « Sierra Leone » 🇸🇱
L’ile se situe en Sierra Leone dans la baie de Freetown formée par la rivière Rokel et Port Loko Creek, ouverte sur l’océan Atlantique. Petite ile de 503 × 106 m, bien abritée, située à une trentaine de kilomètres à l’est de la ville de Freetown, elle-même à l’embouchure de la baie.
Le fort de Bunce est construit à partir de 1672, par The Gambia Adventurers, puis par la Royal African Company (Compagnie maritime anglaise fondée en 1672 sur les côtes de Guinée, où est fondée l’année suivante sa concurrente française la Compagnie du Sénégal. Avec cette dernière, la Royal African Company fut le pilier du développement de la traite négrière européenne). Il passe aux mains de marchands afro-portugais, dirigés par Jose Lopez da Moura en 1727, puis en 1750 entre celles de Grant, Sargent et Oswald, des négociants en esclaves pour la Caroline du Sud, et de John et Alexander Anderson. L’apogée de l’activité négrière sur l’île, correspond à cette dernière période.
Le fort de Bunce, sur la « Côte du riz », est le lieu où le flot d’esclaves capturés dans l’hinterland est vendu par les négriers. Ces esclaves, achetés aux ports de Charleston (Caroline du Sud) et de Savannah (Géorgie) puis envoyés de là dans les grandes plantations de riz américaines, ont constitué la communauté afro-américaine des Gullah.
La traite s’y prolonge jusqu’au Slave Trade Act britannique de 1807, puis l’île est abandonnée vers 1840. Les bâtiments de l’île ont été reconstruits au cours du XVIIIe siècle.
Elle est un des lieux de mémoire de la traite des esclaves en Afrique. Sa situation, au fond d’une baie profonde, est exceptionnelle pour une plate-forme esclavagiste. Celles-ci étaient habituellement des terminaux côtiers.