[MEMOIRE] 1er décembre 1944 – 1er décembre 2024 « 80 ans du massacre de Thiaroye »
Après le débarquement et la libération des grandes villes françaises, une opération de « blanchiment des troupes françaises » est menée.
Fin novembre 1944, officiellement, 1 280 soldats AFRICAINS issus des territoires de l’Afrique occidentale française, intégrés dans les « tirailleurs », sont regroupés (rapatriés) dans le camp de Thiaroye, au Sénégal. Ils viennent des colonies de la Haute-Volta (Burkina-Faso), de la Côte d’Ivoire, de l’Oubangui-Chari (Tchad et Centrafrique), du Sénégal, du Dahomey (Bénin), du Soudan français (Mali), du Niger, du Gabon, du Togo.
De novembre 1944 à mars 1945, le nombre d’autochtones rapatriés en AOF (Afrique occidentale française) s’élève à 9 678.
Thiaroye était en 1944, un village de pêcheurs, situé à 15 km à l’est de Dakar. Le traité de concession signé entre les autorités françaises et les habitants du village, qui permit la construction du camp date de 1905. Le camp militaire français de Thiaroye était immense.
Dakar était devenue en 1902, la capitale de l’Afrique occidentale Française, remplaçant dans cette fonction la ville de Saint-Louis.
L’origine du camp de Thiaroye date de 1905 : les premières installations de baraquements militaires se font alors. Le camp s’agrandit en 1913. en 1920 il est l’un des plus grands camps militaires de l’A.O.F. Il est à la fois camp d’entraînement et lieu de transit pour les tirailleurs AFRICAINS, lors du recrutement et lors des démobilisations.
Compte tenu de son immensité, il n’est pas clôturé par un mur. Les soldats y logent dans des baraquements en bois, mais certains bâtiments sont en dur. Les contacts avec les habitants du village sont nombreux : des revendeurs de produits divers se rendent au camp, des habitants du village s’y font soigner, des prostituées s’installent aux alentours. Les soldats circulent dans le village, et ils vont aussi « en ville », à Dakar.
Les autorités militaires françaises ont entrepris en octobre 1944 de rénover le camp pour y accueillir les milliers de tirailleurs sénégalais rapatriés depuis la France. Leurs rapports officiels laissent entendre que l’état du camp est bon. Cependant, selon le récit du colonel Maurice Rives, ancien officier des tirailleurs sénégalais, il n’y avait « absolument rien de prêt pour les accueillir »
Source : Françoise Croset. Cahier pour une histoire du massacre de Thiaroye. 2017. hal-01598514v1
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