[ARTS ET CONSTRUCTIONS D’AFRIQUE] L’expédition transafricaine Dakar 🇸🇳 -Djibouti 🇩🇯(1931-1933)

[ARTS ET CONSTRUCTIONS D’AFRIQUE] L’expédition transafricaine Dakar 🇸🇳 -Djibouti 🇩🇯(1931-1933)

Cette expédition, de type colonial, consista en grande partie à spolier les peuples africains rencontrés de certains de leurs biens culturels. L’un des objectifs de la mission est de récolter tout objet usuel ou rituel témoignant de la culture rencontrée. Une mission de Dakar à Djibouti passant par Tamba-Counda, Kayes-Plateau, Kita, Bamako, Djenné, Mopti, la falaise de Bandiagara au Soudan français (actuel Mali, chez les Dogons, étape la plus célèbre, puisque Marcel Griaule en a fait par la suite son terrain d’étude privilégié. Revenu à trois reprises sur les lieux), Ouagadougou, Abomey, Porto-Novo, Niamey, Kano (Nigeria), Maydougoury, Mora, Garoua, Yaoundé, Carnot (Oubangui-Chari), Bangui, Buta (Congo belge), Djouba (Soudan anglo-égyptien), Gedaref, Gondar (Éthiopie), Asmara (Érythrée italienne), Massaouah, en mer à bord du cargo mixte Volpi, Djibouti (Côte française des Somalis), Addis-Abeba, Djibouti.

En 1933, elle réunit plus de 3000 objets, 6000 spécimens naturalistes, autant de photographies, 300 manuscrits, environ 50 restes humains, une vingtaine d’enregistrements et plus de 10000 fiches de terrain résultant « d’enquêtes » d’observation ou « d’interrogatoires ». Très médiatisée, cette expédition scientifique le fut aussi par la publication de « L’Afrique fantôme », journal personnel du secrétaire de la mission, Michel Leiris, dans lequel il révèle notamment les relations entre colonisés et coloniaux ainsi que les conditions d’enquêtes et de collectes.

C’est la plus célèbre des missions ethnographiques françaises en raison à la fois de sa durée, de sa forte médiatisation, de ses collectes massives, de son financement exceptionnel par voie parlementaire et du nombre important de ses participants.

Elle s’inscrit dans le processus de colonisation des peuples de l’Afrique de l’Ouest, alors sous domination française. Les organisateurs de l’expédition utilisèrent cet aspect colonial de domination pour justifier leurs acquisitions.

En pays dogon, ils s’emparent d’objets sacrés. En Éthiopie, ils démarouflent des peintures murales de l’église d’Abba ; Les pièces datant du XVIIIe siècle concernant cette église chrétienne portent les numéros d’inventaire allant de 31.74.3584 à 31.74.3630 au musée du Quai Branly. La perte de tels objets entraîna de profonds bouleversements au niveau des peuples locaux.

« J’ai bien l’impression qu’on tourne dans un cercle vicieux : on pille des Nègres, sous prétexte d’apprendre aux gens à les connaître et les aimer, c’est-à-dire, en fin de compte, à former d’autres ethnographes qui iront eux aussi les « aimer » et les piller. » Michel Leiris, secrétaire de l’expédition et auteur de l’ouvrage « L’Afrique fantôme » (1934)

Sources : Détails de l’événement – musée du quai Branly – Jacques Chirac

Dakar-Djibouti (1931-1933) Afrique | Gallica

Mission Dakar-Djibouti — Wikipédia

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Fatoumata Bintou Sangaré

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