[#65ansdesindependances] Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) – 1950-1980

La FEANF est créée à la suite des congrès de Lyon en avril 1950 et de Bordeaux en décembre 1950, grâce aux efforts de quelques associations académiques d’étudiants africains. Déclarée comme association loi de 1901, elle est dissoute par le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing le 5 mai 1980. Elle a joué un rôle très important pour les étudiants africains résidant en France et pour toute l’Afrique francophone.

Elle était à la fois un syndicat étudiant, défendant des intérêts spécifiques tels l’octroi de bourse ou l’accroissement du taux de ces dernières, l’accès au logement, l’accès à la sécurité sociale et un creuset de formation, mais aussi un lieu de maturation et de discussion de théories nécessaires pour penser le devenir de l’Afrique, avant et après la décolonisation

En 1962, la FEANF après avoir connu ses premières grandes difficultés, regroupe encore 2500 cotisants sur un ensemble approximatif de 8000 étudiants poursuivant leurs études en France. On décompte à ses congrès près de 600 participants.

Son premier comité directeur comprenait à part égal des membres du GAREP (Groupement africain de recherche économique et politique) et des membres de l’AERDA (Association des étudiants du rassemblement démocratique africain).

Solange Faladé, étudiante en médecine et qui deviendra une psychanalyste reconnue, fondatrice de l’école freudienne, en fut la première Présidente.

La FEANF fut opposée à « l’Union française », à « la loi-cadre de 1956 », considérée comme responsable de la balkanisation de l’Afrique et à « la Communauté franco-africaine » proposée par le referendum de 1958 (Association politique entre la France et son empire colonial, alors en voie de décolonisation ; proposée par le général de Gaulle, elle est créée en 1958 par la Constitution de la Cinquième République pour remplacer l’Union française. Toutes les populations de l’Union française ont accepté la Communauté sauf celle de Guinée lors du référendum de 1958). Le président de la Communauté française était le président de la République française, en l’occurrence Charles de Gaulle.

Très tôt indépendantiste, la fédération appela à voter non. Elle mérite à ces titres de figurer pour l’histoire au rang des mouvements de libération nationale.

Après les indépendances, ce sera le combat contre le néo-colonialisme, l’impérialisme et pour l’Unité africaine. L’Unité africaine constituant un des mythes fondateurs de la Fédération, elle le restera jusqu’à la fin

Source : Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (FEANF) – Maitron