[MUSIQUE] Le Trio Da Kali à Lyon – « Quand la musique fait tomber toutes les barrières »

Ce Trio de griots maliens a vu le jour à la suite d’un concours qui les a permis d’intégrer la grande famille du Kronos Quartet autour d’un projet commun.

Ceux qui connaissent les œuvres du Trio comprendront facilement, pourquoi le « Balafon » a été l’instrument décisif lors de la sélection.

Ils sont donc 3 : 
Lassana Diabaté au Balafon
Hawa Kassé Mady Diabaté, chanteuse
Mamadou Kouyaté au ngoni

Depuis 2017, le Trio fait le tour du monde avec l’album « Ladilikan – Conseils » joué dans plus de 30 pays à ce jour

Le Projet réalisé en partenariat avec le Kronos Quartet a été un grand succès à chaque fois acclamé par le public. Le trio va donc récupérer les partitions pour pouvoir jouer avec d’autres orchestres installés dans les pays visités.

La particularité de ce projet, c’est cette association d’instruments originaires du Mandé (Mali) et d’autres reconnus comme occidentales. Ils ont réussi à créer une véritable symbiose sans dénaturer la nature première de la musique ancestrale du Mandé.

La chanteuse Hawa apportera un plus avec des harmonies qu’elle est seule à poser sur ces notes musicales.

A la question de savoir si la langue est un frein dans leur travail, Lassana répondra très rapidement, non. Avec les partitions, il suffit de quelques répétitions avec l’orchestre pour qu’ils arrivent à suivre. Ils ont aussi, la plupart du temps un traducteur à leur disposition.

Dans la grande famille des griots, la musique se transmet de père en fils, de mère en fille. Les instruments sont dans les familles, on grandit avec. Nul besoin de partition, ils l’ont au bout des doigts, au bout de la langue. Sur scène, le trio sera placé devant le chef d’orchestre et ses musiciens.

A Lyon, un concert sous le signe du partage

Tapes sur les épaules, dans les mains, les regards échangés, les rires, les sourires, de grandes accolades. Il y avait sur scène une fusion indiscutable entre le Trio et l’orchestre national de Lyon

    Pour clôturer le spectacle le rappel de Soundiata KEITA, qui a tant donné à ses griots. Comme l’a précisé Lassina, Soundiata ne craignait pas la mort mais se préoccupait sans cesse du devenir de ces griots.

  Qu’il soit rassuré. 800 ans après lui, ses griots transmettent sa mémoire de la plus belle des manières partout dans le monde et finissent sous les applaudissements de peuples lointains.

   Les griots ont su garder leur art sous la forme ancestrale que nous aimons tous et ne se privent pas de la proposer sans complexe avec des adaptations très appréciées, sans la dénaturer. Quand on a la maîtrise et connaissance profonde de son art, on en fait ce qu’on veut sans qu’il ne perde rien dans son essence

Lassina avoue ne pas oser proposer cette œuvre du Trio Da Kali au public malien au Mali tel que présenté à travers le monde, craignant la réaction de ce dernier. Je me permets de rajouter qu’il pourrait être agréablement surpris.

Ils continu d’offrir à son public malien la musique tel qu’il le connait et l’apprécie.

Le Trio ne s’interdit absolument pas d’adapter la musique mandingue pour le public occidental et d’ailleurs en y associant des instruments de chez eux, ce qui est normal. Aucun peuple ne devrait imposer sa culture à une autre mais, la partager au mieux avec les autres. C’est cet esprit de partage qui règne dans le Trio Da Kali.

On ne peut que constater que les artistes qui réussissent à faire des longues carrières internationales sont ceux qui arrivent à associer les instruments de chez eux et d’ailleurs (Fela KUTI, Salif KEITA, Oumou SANGARE, Youssou NDOUR, Fally IPUPA…)

Quel que soit la rive sur laquelle vous vivez, ouvrez-vous au monde et à toute la diversité qu’il propose

Merci au Trio Da Kali
Les Maliens présents dans la salle, ont apprécié les salutations
Trop fière de vous

Bintou SANGARE

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