[1 JOUR 1 PORTRAIT] Toussaint BREDA LOUVERTURE – Héros de Saint-Domingue, une des figures des combats contre l’esclavage et pour l’égalité, exposée à la gare de Lyon Part-Dieu RESISTANT.ES. CONTRE L’ESCLAVAGE (FME) jusqu’au 31 octobre 2024
Surnommé « Louverture » en référence à sa bravoure et la manière dont il enfonce les brèches à la tête de ses troupes, il se révèle être un grand stratège militaire aux côtés des premiers chefs de l’insurrection Jean-François et Georges Biassou.
Il nait dans l’esclavage le 20 mai 1743 à la plantation de Bréda près de Cap-Français (aujourd’hui Cap-Haïtien). Il est affranchi en 1776, à 33 ans et s’élève dans la société.
Alors que les échos de la Révolution française de l’autre côté de l’Atlantique ébranlent le système esclavagiste de Saint-Domingue, il se rallie en 1791 à l’insurrection des esclaves déclenchée à la suite de la cérémonie vaudou de Bois-Caïman dans la nuit du 14 au 15 août 1791.
Le 4 février 1794, l’assemblée de la Convention vote le décret d’abolition de l’esclavage, quelque mois après la proclamation de la liberté générale à Saint-Domingue. Toussaint décide de rejoindre le camp français avec ses 4000 soldats.
Il est nommé lieutenant-gouverneur de Saint-Domingue en 1796 puis commandant en chef de l’armée en 1797, statut avec lequel il combattra les Britanniques et obtiendra leur capitulation.
Il est nommé général de Saint-Domingue en 1801. Il décide alors d’élaborer une constitution pour affirmer l’autonomie de la colonie et s’auto-proclamer gouverneur à vie le 8 juillet 1801. Il administre désormais l’île en maître absolu. A l’extérieur, il passe des accords de commerce avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.
Mécontent de voir la colonie échapper au contrôle de la métropole, le Premier consul Napoléon Bonaparte envoie une armée de 25 000 hommes pour déposer Toussaint et y restaurer l’ordre ancien. Après une résistance de plusieurs mois, Toussaint, abandonné par ses officiers, dépose les armes en mai 1802. Un mois plus tard, le 7 juin 1802, il est trahi par Leclerc qui l’arrête et le déporte vers la France.
Il sera emprisonné sans jugement au fort de Joux dans le Doubs. Au bout de quelques mois, il tombe malade et meurt, seul, dans sa cellule, le 7 avril 1803.
Le 7 avril 1803, au Fort de Joux dans le Doubs en France, décède celui qui a guidé Saint-Domingue vers la liberté, un an avant que la colonie ne devienne indépendante sous le nom de Haïti. Une inscription l’honore au Panthéon depuis 1998.
La nouvelle du rétablissement de l’esclavage en Guadeloupe privera le corps expéditionnaire à Saint-Domingue du soutien des soldats noirs et métis, qui s’allient pour chasser les Français. Après une sanglante guerre civile, la colonie déclare son indépendance le 1er janvier 1804 et devient Haïti.
Source : Toussaint Louverture | Biographie | Fondation pour la memoire de l’esclavage (memoire-esclavage.org)