[1 JOUR 1 PORTRAIT] Louis DELGRES, une des figures des combats contre l’esclavage et pour l’égalité, exposée à la gare de Lyon Part-Dieu RESISTANT.ES. CONTRE L’ESCLAVAGE (FME) jusqu’au 31 octobre 2024
“À l’univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir.
C’est dans les plus beaux jours d’un siècle à jamais célèbre par le triomphe des lumières et de la philosophie qu’une classe d’infortunés qu’on veut anéantir se voit obligée de lever la voix vers la postérité, pour lui faire connaître lorsqu’elle aura disparu, son innocence et ses malheurs(…)…
toi, postérité ! accorde une larme à nos malheurs et nous mourrons satisfaits.” Louis Delgrès
Né le 2 août 1766, Louis Delgrès est un métis “libre de couleur” issu d’une mère mulâtresse et d’un père fonctionnaire du roi de France aux Antilles. Il grandit entre les possessions françaises de Martinique et de Tobago. Eduqué, il devient militaire en 1783.
Républicain et anti-esclavagiste, il fait partie des officiers locaux qui se révolteront contre la décision de Napoléon de rétablir l’ordre ancien dans les colonies françaises suite à la révolution haïtienne.
Le 6 mai 1802, le général Richepance débarque sur l’île pour exécuter la mission que lui a confiée Napoléon, à la tête d’un corps expéditionnaire de plus de 3 500 hommes. Soupçonnant Richepance de vouloir rétablir l’esclavage, et fidèles à leurs idéaux révolutionnaires, Delgrès et son ami Joseph Ignace préfèrent déserter l’armée. Le 10 mai 1802, Louis Delgrès publie une déclaration rédigée avec Monnereau, un Blanc créole de Martinique placé sous ses ordres, dans laquelle il refuse de se rendre. Il y écrit :
“À l’univers entier, le dernier cri de l’innocence et du désespoir.
C’est dans les plus beaux jours d’un siècle à jamais célèbre par le triomphe des lumières et de la philosophie qu’une classe d’infortunés qu’on veut anéantir se voit obligée de lever la voix vers la postérité, pour lui faire connaître lorsqu’elle aura disparu, son innocence et ses malheurs(…)…
toi, postérité ! accorde une larme à nos malheurs et nous mourrons satisfaits.”
Le 28 mai 1802, acculé avec ses hommes, Delgrès préfère mourir plutôt que de se rendre : les quelques 300 hommes se font sauter avec leurs barils de poudre à Matouba (commune de Saint-Claude). Quelques jours plus tard, le 16 juin 1802, l’esclavage est rétabli en Guadeloupe.
Il est désormais honoré au Panthéon d’une inscription, et un timbre a été émis à son effigie par la Poste en 2005.
Source : Louis Delgrès | Biographie | Fondation pour la memoire de l’esclavage (memoire-esclavage.org)