Mais, comme à l’UA rien ne se passe comme prévu, les années passent sans que la profession de foi n’entre dans sa phase opérationnelle. Entre-temps, le Sud-Africain Mbeki est évincé du pouvoir en septembre 2008 par Jacob Zuma, allié pour l’occasion à Julius Malema, alors président des groupes de jeunes militants de l’African National Congress (ANC).
« Nid d’opposants »
Esseulé, le président Wade n’avait plus de leviers entre les mains pour assurer la montée en puissance du projet de transformation de la diaspora en sixième région. Surtout dans le contexte de la forte réticence de certains chefs d’Etat qui voient plutôt en la diaspora un « nid d’opposants ».Pour ne rien simplifier à la faisabilité de l’initiative, la Commission de l’UA a donné de la diaspora une définition beaucoup trop large pour qu’elle puisse se fédérer autour d’une idée. « La diaspora africaine, affirme-t-elle, est constituée des personnes d’origine africaine vivant hors du continent désireuses de contribuer au développement et à la construction de l’Union africaine, quelles que soient leur citoyenneté et leur nationalité. »Ainsi définie, la diaspora africaine intègre très clairement les fils et filles d’Africains déportés hors du continent par l’esclavage, soit, d’après les chiffres avancés par la Commission de l’Union africaine : 112,65 millions de personnes en Amérique latine, 39,16 millions en Amérique du Nord, 13,65 millions aux Caraïbes et 3,51 millions en Europe. A part quelques tentatives éphémères et inabouties, cette immense diaspora n’a jamais réussi à s’organiser pour siéger dans son fauteuil de sixième région.
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