[80 ANS DEBARQUEMENT DE PROVENCE] J-24 : Les Tirailleurs – Origine (2 sur 6)
Le 21 juillet 1857, à Plombières-les-Bains (88370), à la demande du général Faidherbe gouverneur du Sénégal, Napoléon III signe un décret impérial donnant un statut officiel pour les soldats africains regroupés dans un bataillon dit de « tirailleurs sénégalais »
Ce bataillon devait combler le manque de troupes françaises venant de la métropole. Ces nouvelles troupes, devaient maintenir l’ordre dans les nouvelles colonies
Autrefois porteurs et domestiques, ils seront désormais considérés comme soldats d’infanterie. Environ 500 en 1857, 1000 en 1867
Jusqu’en 1905, ce bataillon était constitué d’esclaves rachetés à leurs maîtres locaux, de prisonniers de guerre ; on y trouvait aussi des volontaires de différentes origines. Les sous-officiers étaient recrutés dans les chefferies locales
Le premier régiment de tirailleurs a été créé au Sénégal d’où le nom Tirailleurs Sénégalais. Ils seront ensuite recrutés dans toute l’Afrique subsaharienne, en Afrique de l’Est, en Afrique centrale et de l’Ouest.
En 1909, les troupes de l’Afrique de l’Ouest sont composées de 50 à 55% de Bambaras (Bambaraphones regroupant le Bambara, le Malinké, le Kassonké, le Somono, le Bozo, le Minianké, le Ouassoulonké, le Sénoufo, le Kissien, le Dialonké, le Dioula…) , 10 à 12% de Toucouleurs, 8 à 10% de Malinké, 7% de Saracolé, 6% de Wolof
Extrait du manuel tactique de l’AOF (Afrique Occidental Française), publié en 1910
« Une bonne compagnie de tirailleurs sera bien composée si les origines de ses hommes se répartissent approximativement ainsi :
- Mandés : ½
- Toucouleurs, Peuls, Ouolofs : ¼
- Autres races : ¼ »
Source : « Races guerrières – Enquête sur une catégorie impériale 1850 / 1918 » Stéphanie SOUBRIER
Entre 1857 et 1870, ils ont participé à toutes les opérations militaires françaises en Afrique de l’Ouest
En 1910, le lieutenant-colonel Mangin dans La force noire fait la promotion d’un usage massif des troupes africaines. Pour lui, l’Afrique coloniale est un réservoir inépuisable de soldats
Il propose que les tirailleurs viennent assurer la défense du territoire métropolitain en cas de guerre contre l’Allemagne.
Environ 190.000 soldats africains seront mobilisés sur toute la période de la première guerre mondiale.
Lors de la tragique bataille du Chemin des Dames en avril 1917, sur les 16000 tirailleurs engagés, on estime à 45 % de perte le premier jour de l’offensive.
Le lieutenant-colonel Mangin sera qualifié de « broyeur de noirs » à la suite de ses opérations dans lesquelles il était connu pour ne pas être économe en nombre