[1 JOUR 1 PORTRAIT] François MAKANDAL – Nègre marron, une des figures des combats contre l’esclavage et pour l’égalité, exposée à la gare de Lyon Part-Dieu RESISTANT.ES. CONTRE L’ESCLAVAGE (FME) jusqu’au 31 octobre 2024
Le 20 janvier 1758, François Makandal, « nègre marron » révolté contre le pouvoir colonial français, est condamné à mort et brûlé vif en place publique au Cap-Français, capitale de la colonie de Saint-Domingue. Le souvenir de sa révolte hantera l’île jusqu’au soulèvement de 1791, qui conduira 13 ans plus tard à l’indépendance de Haïti.
Il serait issu du peuple Kongo, déporté depuis l’Afrique dans la colonie de Saint-Domingue. Il connaît les plantes et leurs propriétés, et utilisera ce savoir à Saint-Domingue.
D’après Moreau de Saint-Méry, il aurait commencé par être esclave dans une plantation au nord du pays. Il s’enfuit, et devient un « nègre marron », qui pendant plusieurs années va terroriser les colons.
Maître des poisons, il alimente les trois grandes peurs des propriétaires dans le monde colonial : la mort du bétail, la destruction des champs de cannes à sucre, et le meurtre par empoisonnement.
Réputé insaisissable, voire immortel grâce à des pouvoirs surnaturels, il défie le pouvoir colonial, au point où certains virent en lui un précurseur de Boukman, le leader du soulèvement de 1791, et de Toussaint Louverture.
Son aventure durera plusieurs années et s’achèvera alors qu’il participait à une calenda (une fête d’esclaves). Trahi, il est arrêté et jeté en prison. Accusé de « séduction, profanation et empoisonnement » par le tribunal du Cap Français, il est torturé et condamné à être brûlé vif sur un bûcher.
Souhaitant anéantir son influence, le pouvoir colonial fait de cette exécution un grand spectacle, auquel les esclaves du Cap Français sont sommés d’assister. Mais les circonstances tumultueuses de son exécution le projetteront définitivement dans l’imaginaire collectif à Haïti et dans le monde.
En effet, après l’embrasement du bûcher, Makandal se débat tellement qu’il rompt ses liens et tente de s’échapper dans la foule, couvert de flammes. Rattrapé, il est ramené au bûcher et brûlé pour de bon.
Symbole du « nègre marron » qui se libère lui-même et menace l’ordre colonial, chargé des mystères de la religion vaudou et du souvenir de l’Afrique, grandi par sa fin légendaire, Makandal a fasciné des générations d’artistes, jusqu’aux développeurs des jeux vidéo Assassin’s Creed III
Source : François Makandal | Biographie | Fondation pour la memoire de l’esclavage (memoire-esclavage.org)