[1 JOUR 1 PORTRAIT] Boukman – Le détonateur de la révolution haïtienne, une des figures des combats contre l’esclavage et pour l’égalité, exposée à la gare de Lyon Part-Dieu RESISTANT.ES. CONTRE L’ESCLAVAGE (FME) jusqu’au 31 octobre 2024

[1 JOUR 1 PORTRAIT] Boukman – Le détonateur de la révolution haïtienne, une des figures des combats contre l’esclavage et pour l’égalité, exposée à la gare de Lyon Part-Dieu RESISTANT.ES. CONTRE L’ESCLAVAGE (FME) jusqu’au 31 octobre 2024

Boukman est l’homme qui prononça vraisemblablement le serment de Bois-Caïman qui a scellé la conspiration, lors du soulèvement des esclaves de Saint Domingue (Haïti), dans la nuit du 22 au 23 août 1791 et qui fut le premier leader identifié de l’insurrection.

Les traces laissées par Boukman dans les archives de l’époque nous apprennent qu’en 1791 il était en esclavage à la plantation Clément à l’Acul-du-Nord (une paroisse du nord de Saint-Domingue). Bien que commandeur (responsable d’équipe dans le système esclavagiste), il passait pour un « mauvais sujet », et avait déjà été repéré pour marronnage.

Entre le 14 et le 21 août 1791, il fit partie de la petite élite de cochers, commandeurs et libres de couleur qui se réunirent pour décider du lancement de l’insurrection, et fut l’un des acteurs les plus en vue de ces rassemblement politico-religieux, connus aujourd’hui sous le nom de « cérémonie de Bois-Caïman ». Il y prononce ce qui restera dans l’histoire comme le « serment de Bois-Caïman :

« Mais dié là qui si bon, ordonnin nous vengeance
Li va conduit bras nous, la ba nous assistance,
Jetté portrait dié blancs qui soif dlo dans gié nous,
Couté la liberté li palé cœurs nous toùs. ».

Dans la nuit du 22 au 23 août 1791, il prend d’assaut la plantation Clément, prend possession de la propriété, assassine son propriétaire Clément mais épargne son procureur (intendant), qui témoignera plus tard du déroulement des événements de cette nuit fatidique.

En quelques jours, l’insurrection s’étend à toute la Plaine du Nord d’Haïti. En quelques mois, l’insurrection dévastera 200 sucreries et 1 200 caféières, fera un millier de morts parmi les colons blancs, et verra 15 000 esclaves prendre la fuite.

Boukman sera tué les armes à la main par les troupes françaises le 7 novembre 1791, après avoir résisté pendant une dizaine de jours. Pour impressionner la population esclave, le pouvoir colonial brûlera son corps et exposera sa tête sur une pique au Cap-Français, la grande ville du nord. Peine perdue : l’insurrection se poursuivra, sous le commandement de ses leaders Jean-François, Biassou, et Toussaint Louverture, et finira par aboutir à l’abolition de l’esclavage à Saint-Domingue, le 29 août 1793, puis à l’indépendance de la colonie le 1er janvier 1804.

Mort en héros trois mois après le début de l’insurrection, Boukman s’est rapidement imposé dans la mémoire collective comme le symbole du déclenchement de ce mouvement inouï, qui reste la plus grande révolte d’esclave de l’histoire, et la seule à avoir triomphé.

Source : Biographie | Boukman | Fondation pour la memoire de l’esclavage (memoire-esclavage.org)

La Rédaction

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