[ETATS-UNIS] Un boycott symbole du « regain d’activisme » des Africains-Américains (L’Express)

[ETATS-UNIS] Un boycott symbole du « regain d’activisme » des Africains-Américains (L’Express)

Genou à terre pendant l’hymne américain, Colin Kaepernick a fait des émules dans le sport professionnel aux Etats-Unis et suscite polémiques et fiertés. Interview de Caroline Rolland-Diamond, spécialiste des revendications africaines-américaines.

Lors de l’hymne américain, dimanche dernier, avant le début du match entre les Carolina Panthers et ses San Francisco 49ers, Colin Kaepernick posera à nouveau un genou à terre. « Je ne vais pas afficher de fierté pour le drapeau d’un pays qui opprime les Noirs », a-t-il expliqué. D’autres devraient également l’imiter. Certains préféreront lever le poing et baissé la tête comme les sprinters Tommy Smith et John Carlos en leur temps.

Maître de conférences en histoire et civilisation américaines à l’Université de Nanterre, Caroline Rolland-Diamond vient de publier Black America, une histoire des luttes pour l’égalité et la justice (Editions La Découverte), sur les mouvements de revendications noirs aux Etats-Unis depuis la fin de l’esclavage. Elle explique en quoi le geste symbolique de Kaepernick s’inscrit dans une séquence historique de mobilisation des Afro-Américains.

En refusant de rester debout pendant l’hymne américain, le quaterback des 49e Colin Kaepernick a choisi un symbole fort…

Caroline Rolland-Diamond: Il y a une relation historique très forte entre le sport et le patriotisme américain. Toucher à l’hymne national, dans un contexte sportif, est particulièrement puissant. Cela choque une grande partie de l’opinion américaine.

Kaepernick revendique son geste comme un signe de protestation contre l’oppression de la communauté noire aux Etats-Unis. Dans quelle lignée s’inscrit-il ?

De manière consciente et délibérée, dans celle de Tommy Smith et John Carlos en 1968 aux JO de Mexico, poing levé et tête baissé. Cette filiation directe, très nette, renvoie à la dernière période de critique virulente du traitement des noirs par les institutions américaines et en particulier par la police, celle du « Black Power » (NDLR: 1965 à 1975).

Kaepernick s’inscrit plus dans la lignée d’un Mohamed Ali que d’un Michael Jordan, qui ne parlait jamais de politique…

L’opposition entre Mohamed Ali et Michael Jordan est saisissante. Tandis que le premier était très engagé politiquement, le second, au contraire, est tout à fait symbolique de cette période de démobilisation de la communauté noire dans les années 1990. Le climat actuel est cependant très différent de celui du début des années 70. Il y avait alors un espoir, à la fois aux Etats-Unis et dans le monde, de transformation du statu quo racial, économique et politique.

Qu’est-ce qui a changé ensuite?

La démobilisation de la communauté noire a coïncidé avec un climat politique très conservateur en particulier à partir des années 1980, où la protestation radicale est devenue inaudible pour le grand public. Le mouvement « Black Lives Matter » (« les vies noires comptent », en réaction aux violences policières), depuis deux ans, a ramené ces questions sur la table, d’une manière qu’on n’avait pas vu depuis des décennies. Cette mobilisation s’inscrit aussi dans une période de regain net d’activisme, dont un exemple antérieur était le mouvement « Occupy ». Ce n’est pas innocent que cela se produise maintenant et non pas dans les années 80.

Lire l’article en entier dans l’Express : http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique-nord/etats-unis-un-boycott-symbole-du-regain-d-activisme-des-africains-americains_1831091.html

La Rédaction

Depuis plus de 25 ans le site « ekodafrik.net » édite une information exclusive dédiée à l’OUVERTURE VERS LES CULTURES afro de Lyon et son agglomération.

Un commentaire sur “[ETATS-UNIS] Un boycott symbole du « regain d’activisme » des Africains-Américains (L’Express)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.