R. YADE à Reims « Le peuple français a une dette envers les tirailleurs sénégalais »

R. YADE à Reims « Le peuple français a une dette envers les tirailleurs sénégalais »

A l’occasion du 90e anniversaire de l’armistice de la première guerre mondiale, Mme Rama YADE (Secrétaire d’Etat chargée des Affaires étrangères et des droits de l’Homme) a participé en compagnie de M. Jean Marie BOCKEL (secrétaire d’Etat chargé de la Défense et des Anciens combattants) à Reims lundi 3 novembre 2008 à une cérémonie en hommage aux héros de l’Armée noire. C’est le lieu de rendre hommage à Check SAKHO qui se bat sans relâche afin que soit reconstruit à l’identique le Monument aux Héros de l’Armée Noire de Reims inauguré le 13 juillet 1924 et détruit par les Allemands en 1940. Aujourd’hui le monument érigé ne reflète pas l’engagement de cette armée dans le combat pour la liberté.

Dans le discours qu’elle a prononcé, Rama YADE est revenue sur la participation des Tirailleurs Sénégalais pendant la guerre « Le peuple français a une dette envers les tirailleurs sénégalais. Cette dette est sacrée. Elle touche à la Nation. Les tirailleurs sont tombés pour que la France ne meure pas. Pour que vive la France. Loin de chez eux. Disons le clairement : l’hommage de la France aux Tirailleurs sénégalais a été en deçà de leur sacrifice. »

Poursuivant son propos la Secrétaire d’Etat a rappelé certaines vérités qui seraient utiles de dire à certains de ses collègues du gouvernement : « c’est en Afrique que le Général de Gaulle, confronté à ses premiers bains de foule, trouve l’énergie pour continuer le combat de la France libre. Les premiers territoires ralliés en 1940 au Général sont africains ».

Elle est aussi revenue sur le mauvais traitement infligé à ces vaillants soldats « de retour dans leur pays d’origine, des tirailleurs sont fusillés pour avoir réclamé leur solde, comme ce 1er décembre 1944 à Thiaroye, dans la banlieue de Dakar. Aujourd’hui, 200 tombes anonymes témoignent de ce massacre. Les survivants percevront, eux, des pensions de guerre plus faibles que leurs compagnons d’armes : une décision administrative en 1959 diminue les pensions en les alignant sur le pouvoir d’achat du pays d’origine : là où un ancien combattant français invalide à 100% reçoit 4 081 francs de pension mensuelle, un Sénégalais perçoit 1463 francs et un Guinéen 673 francs. Il aura fallu attendre 2002, pour que le Conseil d’Etat dans un arrêt Diop considère ce système comme discriminatoire ».

Pour conclure Rama YADE a prononcé des paroles d’espoir « ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise ». On pourra retenir que ce discours prononcé ce 3 novembre fera date dans les annales de la lutte pour le reconnaissance du combat des Noirs pour la libération de la France et aussi celui d’une Rama YADE qui affirme son origine et prend rendez-vous pour les années à venir. Une destin est peut-être né…

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La Rédaction

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