[RADIO] Du rififi chez Radio Sun Fm à Lyon !

« Dominique Richard a été viré de Sun Fm, tu es au courant ? » c’est ainsi que notre voisin s’exprimait à la table d’un maquis de la Guillotière à Lyon. Quelle ne fut pas notre surprise à l’écoute de tels propos car pour nous Dominique Richard ,qui à la ville est aussi l’époux de la Reine de l’Afro Zouk Monique Séka, représentait le visage de cette radio. Pour ne pas rester sur notre faim, nous avons mené l’enquête et en effet depuis le 20 mai 2011, ce dernier n’est plus secrétaire général de l’association Radio Sun Fm.Aussi simple que cela puisse paraître, cela ne transparaît pas quand on connaît l’histoire de cette radio.

En effet, il y aurait un véritable scénario hollywoodien à écrire à ce sujet. Depuis la reprise en main de la fréquence 101.5 fm, par les « fondateurs » et « historiques » comme ils se décrivent, un accord avait été passé avec la régie publicitaire EG ACTIVE dont le gérant est Christophe Mahé d’Espace Groupe. Le deal était simple. En raison du peu de fonds propres de l’association et des énormes besoins pour le fonctionnement de la radio, la régie devait faire une avance et se rembourser sur les recettes publicitaires.

Très rapidement, les données du problème ont, semble-t-il, bien changé. Comme dans beaucoup de cas, les financiers veulent devenir les donneurs d’ordre puis les propriétaires. Selon les « fondateurs » de l’association Radio Sun Fm, le deal recelait véritablement une face cachée. Ainsi assez vite, des membres proches du « financier » sont entrés dans le Conseil d’administration sans droit de vote. En ce qui concerne la programmation, l’association n’avait pas la main quant à la gestion elle était très opaque toujours selon nos interlocuteurs. En réalité, pour Dominique Richard le vers était dans le fruit avec le Président Gilles Potolot qui « aurait viré du côté du « financier« . Si on était à l’époque de la guerre froide, on aurait volontiers dit qu’il était avec les Russes et les Américains !

Difficile vision, manque de perspective de l’avenir ont compliqué la tâche. De plus l’ouverture du conseil d’administration a changé le rapport de force puisque les « fondateurs » et « historiques » fonctionnaient, selon eu eux, en confiance. Le réveil fut brutal avant la réunion du 20 mai où ils réalisent que la bataille est perdue. Ils se rendent à l’Assemblée Générale y participent mais refusent de voter. Ainsi un nouveau bureau est élu démocratiquement et ni les « fondateurs » ni les « historiques » n’en font parties sauf le Président Gilles Potolot.

Ne se laissant pas compter, les contestataires déposent une assignation le 1er août 2011 dans laquelle ils dénoncent les dysfonctionnements de l’association. Cette requête conduit donc à une audience du Tribunal de Lyon le 30 août 2011 où il sera question de savoir si la justice remet en cause les décisions du 20 mai et nomme un administrateur chargé d’organiser un nouveau vote après avoir fait le point. Voilà donc « La fréquence noire intense » comme on la nommait à l’époque dans de nouvelles turbulences.

L’enjeu est de taille car depuis des années nous nous interrogeons dans ces colonnes sur l’absence d’une « voix » de la culture noire sur la bande Fm dans le Grand Lyon (hormis l’émission Akody sur Radio Pluriel 91.5 Fm 2 heures par semaine). Quelle que soit l’institution rencontrée, il nous a toujours été répondu, « vous avez Radio Sun Fm alors profitez-en« . Les programmes diffusés ne nous satisfaisaient pas bien entendu.
Aujourd’hui, il est clair que la partie va être encore plus difficile à gagner mais le combat n’est pas perdu et il est nécessaire de retrouver cette « voix afro caribéenne » comme ce fut le cas « jadis » lorsqu’elle émettait de Vénissieux.
En effet, le Grand Lyon qui compte plus de 1.300.000 habitants ce qui en fait la seconde agglomération française voit vivre en son sein plus de 90.000 Afro Caribéens et ces populations ne peuvent continuer à vivre en constatant que leur culture n’est réduite qu’au hip-hop, au rnb ou au rap…