[CINÉMA] Le film d’animation « Adama » en hommage aux tirailleurs africains

[CINÉMA] Le film d’animation « Adama » en hommage aux tirailleurs africains

Le silence. Le vrai. Celui où l’on n’entend plus que sa propre respiration. Et rien d’autre. Surtout rien. Fermer les yeux. Oublier. Oublier les autres. Oublier le monde. Oublier ce qui se passe là-haut. Même lorsqu’on ne sait pas. Savourer cet instant d’innocence, de quiétude.

Là tout n’est qu’ordre et beauté
Luxe, calme et volupté

Et puis, la résignation, l’abandon, la prise de conscience qu’on ne peut plus lutter. Alors soudainement on ouvre les yeux, on donne un bon coup de jambes et on remonte à la surface. L’air qui rentre dans nos poumons nous arrache un cri de douleur. On est vivant. Pour combien de temps ?
L’oiseau aussi avait crié et l’homme qui dirigeait la cérémonie avait arrêté son geste. Quelque chose n’allait pas. Un mauvais présage. Le frère d’Adama semblait ne plus vouloir appartenir aux siens. Il ne serait pas un disciple d’Ogotoméli. Les Anciens pensaient qu’il avait vendu son âme aux guerriers Nassaras. Il appartenait désormais au Monde des Souffle, là-bas, de l’autre côté des Falaises. Cet éclatement de couleurs ocres teintées de bleu…

« De toutes les nations, de toutes les régions, les hommes convergent pour adorer la statue d’or et d’argent aux pieds d’argile. Quand elle s’effondrera, elle les entraînera tous sa fournaise… sauf ceux qui n’ont pas oublié d’où ils viennent ».

Adama – Adam – le premier Homme. Lui ne pouvait pas oublier d’où il venait. Même s’il ne savait pas où il allait, il avait ce regard déterminé qu’on les plus grands. Il ramènerait son frère dans le Monde des Falaises. Cette quête semblait tellement dérisoire, absurde, qu’on se prenait à y croire encore. Les enfants rêvent. Pourquoi pas nous ? Après tout, ce n’était qu’un film d’animation… Est-ce que l’horreur de la guerre serait moins monstrueuse dans un film d’animation ? Naïvement, je pensais que oui….
Une destination, une seule. Verdun ! Rien qu’à l’évocation de ce mot, je frissonne encore.
Ils allaient en enfer, et ils ne le savaient pas… « Ils », c’était les Tirailleurs Sénégalais…

Voir la bande-annonce du film : https://www.youtube.com/watch?v=Q-yTF_M1rhI

Mercredi 11 novembre : Cérémonie d’hommage aux tirailleurs africains à Chasselay (Rhône)

Toutes les infos sur le déroulement de la journée : http://africa50lyon.org/

Aline Mandrilly

Aline Mandrilly

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