[CINÉMA] « Poulet c’est 4 000, femme c’est 1 000 »
Des images fortes et un film : « Little go girls ». Abidjan, un ghetto d’ordures et de sexe, vite fait, mal fait. Une anthropologue cineaste redonne beauté aux damnées de la prostitution. Ces moins que rien, des prostituées « low cost » qui se vendent pour 1,50 euro. « Poulet de chair vaut plus cher que chair de femmes. Poulet c’est 4 000, femme c’est 1 000. » Des dizaines de paumées, en rupture familiale, les plus jeunes, des fugueuses qui n’ont pas 10 ans. À Abidjan, majoritairement musulmanes, toutes analphabètes, les gos vendent leur corps dans l’espoir d’avoir un peu d’autonomie. Eliane de Latour veut mieux connaître et comprendre ces impures. Damnées de la terre, les Go d’Abidjan vivent dans la misère et l’exclusion absolue. Elles sont aux dernières marches de la prostitution, dans un monde de violence et de drogue, au lieu de la liberté qu’elles pensaient pouvoir trouver. Elles passent beaucoup de temps aussi devant la télévision, happées par le clinquant qui y est véhiculé. Leurs seuls moments de bonheur sont avec leurs enfants. Ces petites serveuses ont versé dans le tapin lorsque le couvre-feu a fermé les maquis. Avant de réaliser Little Go Girls, Éliane de Latour avait déjà donné à voir l’intimité des « fraichnies » d’Abidjan, de jeunes prostituées, à l’occasion d’une exposition photographique soutenue par la Mairie de Paris en 2011. En plus de filmer les jeunes femmes, la réalisatrice Éliane de Latour a fondé une « Casa des Go » afin de les recueillir et de les sortir de leur ghetto. C’est principalement dans cette maison que la cinéaste a tourné son film.
L’article de FranceTV : http://culturebox.francetvinfo.fr/des-mots-de-minuit/photos-parlees/eliane-de-latour-photographe-montrer-la-beaute-des-affreuses-236015
L’article de TV5Monde : http://information.tv5monde.com/terriennes/little-go-girls-92748